A retenu en ses échos vos cris profonds,
Quand vous luttiez, aux bords des eaux, vaillante et nue
Avec ceux qui domptaient mes chevaux orageux.
Oh ! que d’heures en deuil sont depuis survenues,
Et comme, hélas ! est loin l’orgueil de ces beaux jeux ;
Je ne veux plus songer qu’à la tranquille vie
D’une femme qui garde et qui soigne un foyer,
Avec de lentes mains doucement asservies :
J’ai vu tant d’autres feux terribles flamboyer
Que j’adore la lampe et que j’aime les âtres !
Nous vivrons loin de tous, en nous aimant un peu
Acceptant sans fléchir l’existence grisâtre
Et le poids, jour à jour, plus lourd des ans nombreux.
Pour moi, vous resterez toujours la reine ardente
Dont rien n’a pu flétrir le front ferme et vermeil.
Oh ! le déclin du corps, les angoisses mordantes.