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Page:Verhaeren - Hélène de Sparte, 1912.djvu/69

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Du haut du fronton d'or que mon rêve a construit.
Oh ! qui me rendra Troie et la rouge hécatombe
Des guerriers s'égorgeant en luttant dans la nuit ?
Qui me rendra, de mer en mer, ma vie errante
Et le lit parfumé d'affolantes odeurs
Où ma coupable chair passait indifférente
Sans cris passionnés, mais du moins sans horreur ;
Car c'est ici, dans ma patrie et dans ma race
Par une vierge et par un frère, ici, chez eux,
Que j'ai compris jusqu'où pouvaient aller l'audace
Et le crime et l'effroi des amours monstrueux.


POLLUX


Je vois, ma sœur, combien l'horreur et la surprise
Ont dû mordre et troubler ton âme tour à tour ;
N'importe quand, le jour, la nuit, je t'autorise
À demander chez moi et conseil et secours.
Mais pourquoi Ménélas ne te vient-il en aide ?


HÉLÈNE


Oh ! qu'il ignore tout, même cet entretien :