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vient de rendre les tons et les lignes qu’il voit. Il griffonne et barbouille. Détail à noter : ce sont les couleurs qu’il traduit avant même qu’il dessine les objets. Il a quatorze ans.

On lui donne comme professeurs deux vagues aquarellistes ostendais : Dubar et Van Kuyck. Leurs conseils lui sont légers. Il les écoute et oublie leurs paroles. Il n’est inquiété que par ce qu’il voit. Il ne peint que d’après nature et les sites marins et les dunes et les paysages des environs d’Ostende sont ses premiers modèles. Louis Dubois, le beau peintre solide et puissant, rencontrant un jour, au cours d’un villégiature sur la côte, les quelques pages auxquelles James Ensor, presque enfant, confiait ses primes essais, s’enthousiasma et vivement s’intéressa à ses débuts.

En 1877 le voici à Bruxelles. De 1877 à 1880 il fréquente l’Académie. Il y eut pour compagnons : Fernand Khnopff, Charlet et Duyck. Et pour maîtres : Portaels, Stallaert, Robert et Van Severdonck.

Plus tard, sorti de cette école, il appréciera et critiquera l’enseignement de ses maîtres, en ce caractéristique monologue :

« TROIS SEMAINES À L’ACADÉMIE
Monologue à tiroirs

La scène est dans la classe de peinture.
Personnages : Trois professeurs, le directeur de l’Académie, un
surveillant ; personnage muet : un futur membre des XX.