Page:Verhaeren - La Guirlande des dunes, 1907.djvu/89

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Lorsque de l’horizon tout à coup sombre,
Des nuages sans nombre
Montent, se massent
Et passent,
En galops d’ombres,
Sur les églises.

Et le sonneur et le bedeau
Et ceux que la prière immobilise,
À deux genoux sur les carreaux,
Les regardent venir, brusques et amples,
Et largement couvrir le temple,
Et comme entrer par les fenêtres,
Jusqu’à l’autel et jusqu’au prêtre.

Ô ! les rages du vent, son vol, ses cris, ses bonds,
Et ses sifflets aigus à travers les cloisons :
Entre leurs mailles
Les ors éteints des vieux vitraux
Tressaillent
Et les bateaux en ex-voto
Qu’on suspendit, avec un fil,
Sous les voûtes étroites,
Tournent, légers et puérils,
De gauche à droite.