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Page:Verhaeren - La Multiple Splendeur, 1907.djvu/111

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L’ombre s’installe, avec brutalité ;
Mais les ciseaux de la lumière,
Au long des quais, coupent l’obscurité,
À coups menus, de réverbère en réverbère.

La gare et ses vitraux larges et droits
Brillent, comme une châsse, en la nuit sourde,
Tandis que des voiles de suie et d’ombre lourde
Choient des pignons et des sonnants beffrois.

Et le lent défilé des trains funèbres
Commence, avec ses bruits de gonds
Et l’entrechoquement brutal de ses wagons,
Disparaissant — tels des cercueils — vers les ténèbres.