Page:Verhaeren - La Multiple Splendeur, 1907.djvu/166

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


S’il est encor là-bas des caves de mystère
Où tout flambeau s’éteint ou recule effaré,
Plutôt que d’en peupler les coins par des chimères
Nous préférons ne point savoir que nous leurrer.

Un infini plus sain nous cerne et nous pénètre ;
Notre raison monte plus haut ; notre cœur bout ;
Et nous nous exaltons si bellement des êtres
Que nous changeons le sens que nous avons de tout.

Cerveau, tu règnes seul sur nos actes lucides ;
Aimer, c’est s’asservir ; admirer, se grandir ;
Ô tel profond vitrail, dans l’ombre des absides,
Qui reflète la vie et la fait resplendir !

Aubes, matins, midis et soirs, toute lumière
Est aussitôt muée en or et en beauté.
Il exalte l’espace et le ciel et la terre
Et transforme le monde à travers sa clarté.