Page:Verhaeren - La Multiple Splendeur, 1907.djvu/95

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Tout seul,
Que le berce l’été, que l’agite l’hiver,
Que son tronc soit givré ou son branchage vert,
Toujours, au long des jours de tendresse ou de haine,
Il impose sa vie énorme et souveraine
Aux plaines.

Il voit les mêmes champs depuis cent et cent ans
Et les mêmes labours et les mêmes semailles ;
Les yeux aujourd’hui morts, les yeux
Des plus lointains aïeux
Ont regardé, maille après maille,
Se nouer son écorce et ses rudes rameaux.