Page:Verhaeren - Les Ailes rouges de la guerre, 1916.djvu/117

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Dans les blocs du fronton, dans, les moellons du seuil,
Dans chaque pierre, il scelle un peu de son orgueil.
Bientôt la voûte immense éclairera son arche
Du voyage quotidien de l’astre en marche,
Tandis que son comptoir à lui étalera
Le luxe ténébreux et luisant de ses draps,
Au pied du seul pilier dont le chapiteau s’orne
D’une acanthe mêlée aux fleurs d’une viorne.

Et puis,
Ne sait-il point aussi,
Qu’aux jours de la prochaine année,
Par-dessus les pignons, les toits, les cheminées,
Se carrera dans l’été d’or
Unique, immense et droit,
Le beffroi ?

Alors,
Grâce à la grande cloche aux poutres suspendue,
Ypres imposera son âme à l’étendue.