Dites, l’effort total à l’arrière, à l’avant,
Et la docile ardeur de cette double armée
Dans le bruit innombrable et l’énorme fumée
Que tour à tour l’usine ou la lutte enfle au vent !
C’est pour lui, le soldat, que l’ouvrier s’efforce,
Que sa gorge s’embrase à la flamme des fours,
Qu’il y brûle ses yeux peu à peu, tous les jours,
Et que ses bras vieillis se vident de leur force.
C’est au travail féroce et précis des canons
— Quand la fonte se change en lave au fond des cuves
Et que le hall s’enrage et bout, tel un Vésuve —
Qu’en son torse tanné se sèchent ses poumons.
C’est au vacarme fou des moteurs qu’on essaie
Et qui happent et qui mâchent l’air qui bruit
Que son oreille un jour s’émousse ou s’assourdit
Et que parfois sa main n’est plus que sang et plaie.