Page:Verhaeren - Les Ailes rouges de la guerre, 1916.djvu/216

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Jusqu’aux rochers de Douvre, où dans le vent amer,
Jadis, Lear avait fui
Et crié lui aussi
Tout le long de la mer
Sa détresse immortelle

Longtemps tu avais cru, qu’en ton île, là-bas,
Tu te garais et des assauts et des conquêtes,
Rien qu’à prendre pour alliés et pour soldats
Et le flot innombrable et l’immense tempête.
Ne rassemblaient-ils point pour ta gloire leurs eaux ?
Et quel ciel n’était point barré par les fumées
Que traînaient derrière eux tes triomphants vaisseaux
Foulant de mer en mer les vagues opprimées ?

Pourtant,
Si lumineux que fût ton pavillon battant
Sur l’Océan,
Tu ne pouvais songer à opposer sur terre
À la dure Allemagne une forte Angleterre :