Page:Verhaeren - Les Ailes rouges de la guerre, 1916.djvu/232

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Elle t’entoure ainsi qu’un cercle de montagnes
Qui vivantes s’approcheraient
Et de l’aurore au soir et du soir à l’aurore
Te cerneraient et crouleraient.
Pourtant si l’on t’exècre ainsi, c’est moins encore
Pour tout le sang versé en tes crimes déments
Que pour avoir pensé si monstrueusement.

Ô cri
Qui retentis, ici,
Si tragique, aujourd’hui,
Tu peux courir, immensément, de plaine en plaine,
Car tu es juste, ô cri,
Bien que tu sois, la haine.