Page:Verhaeren - Les Ailes rouges de la guerre, 1916.djvu/26

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


Ici le charbon fume et là-bas l’acier bout ;
Le travail y est sombre et la peine y est rude,
Mais des tribuns sont là dont le torse est debout
Et dont le verbe éclaire au front les multitudes.

Aux soirs d’émeute brusque et de battant tocsin,
Quand se forme et grandit la révolte brutale
Pour qu’en soient imposés les vœux et les desseins,
Leurs gestes fulgurants domptent les capitales.

Ils maîtrisent les Parlements astucieux
Grâce à leur force franche, ardente et réfractaire ;
Ils ont le peuple immense et rouge derrière eux
Et leur grondant pouvoir est fait de son tonnerre.

Leurs noms sont lumineux de pays en pays.
Dans les foyers où l’homme et la femme travaillent,
Où la fille est la servante des plus petits,
Leur image à deux sous s’épingle à la muraille.