Page:Verhaeren - Les Ailes rouges de la guerre, 1916.djvu/96

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Qu’acceptent de ses mains vingt peuples tributaires ?
N’a-t-il point ses canons, dont les feux solitaires
Brisent un fort et ses coupoles d’un seul coup ?
Commençant par Paris, finissant par Moscou,
Avec sa garde blanche il fera ses entrées
Sous les portes aux cent fleurons
Des capitales atterrées ;
Et ses fifres et ses tambours et ses clairons
Annonceront
Que désormais surgit sous le ciel d’Allemagne,
Pour la terreur du monde, un plus grand Charlemagne. »

Hélas ! depuis le temps que ce rêve s’en vint
Battre son front étroit et vain
On a pu voir déjà dans l’immense fumée,
Son aigle noir comme la nuit
N’étendre plus sur lui
Qu’une aile pauvre et déplumée.