Page:Verhaeren - Les Blés mouvants, 1912.djvu/129

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Bon charpentier.
Voici Juillet, mois de lumière.
Les couchants d’or sont merveilleux ;
Des chars de foin, frôlés de feux
De loin en loin, là-bas, illuminent les plaines.
Comme une torride haleine,
Le vent passe sur ceux qui vont
Chercher l’amour dans le taillis profond ;
Et l’on en voit partir vers les combes secrètes
Les bras noués, les corps brûlants,
Avec leur faux et son tranchant
En croissant pâle, sur leur tête.

Honorons tous le beau mois d’Août
Quand les seigles houleux et fous
— Épis pesants, tiges fluettes —
Versent leurs ombres violettes
Sur la clarté des sentiers roux.
Honorons-le parce qu’il porte