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LA BELLE FILLE


 
Au cœur de la moisson dont s’érigent les ors
Quand la clarté se boit, se mange et se respire,
Je suis tes pas aux champs, et longuement j’admire
Le faisceau de santé que dresse et meut ton corps.

Le dur et franc travail fait ton effort superbe,
Les gars à coups de faux abattent le froment ;
Mais ce sont tes deux bras, à toi, qui fortement
Nouent les épis d’un tour de poing et font la gerbe.