Page:Verhaeren - Les Flamandes, 1927.djvu/192

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Ils cachent sous leurs fronts chétifs
Les fiers vouloirs rébarbatifs
Et les vices des tyrannies

Et le caprice renaissant
De voir du sang rosir le sang
Séché trop vite au coin des ongles !

II

Sur le bloc de granit ancien, mordu de fer,
Une idole est debout — le mystère la masque :
Un diamant se mêle à la nuit de son casque ;

Sur le bloc de granit ancien, mordu de fer,
Elle impose, là*bas, son dardement de pierre,
Sans que depuis mille ans ait bougé sa paupière ;

Sur le bloc de granit ancien, mordu de fer,
Les deux seins froids, pareils à deux lunes funèbres,
Semblent deux baisers d’or gelés dans les ténèbres,

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