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Et si novembre avide et noir
Arrache aux bois toute couronne,
C’est aux flammes d’un feu d’automne
Que je réchauffe mon espoir.

Ainsi le long des jours qui s’arment
D’ample lumière ou de grand vent,
J’éprouve en mon cerveau vivant
L’ardeur diverse de leurs charmes.

J’ai pour voisin et compagnon
Un vaste et puissant paysage
Qui change et luit comme un visage
Devant le seuil de ma maison.

Même la nuit, je le visite
Quand les astres semblent les yeux
De héros clairs et merveilleux
Que les splendeurs du ciel abritent.