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Page:Verhaeren - Les Flammes hautes, 1917.pdf/144

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Ces deux tilleuls qui montent là,
Je sais la main aujourd’hui morte
Qui les planta devant la porte
Pour que la foudre n’y tombât.

Chaque bête qui vague ou broute
M’est familière et le sait bien.
D’après l’aboi que fait son chien
J’entends qui passe sur la route.

J’ai pour voisin et compagnon
Un vaste et puissant paysage
Qui change et luit comme un visage
Devant le seuil de ma maison.

Et je lui dis des choses tendres
Et profondes avec mon cœur,
Les soirs, quand la clarté se meurt
Et que, seul, il me peut entendre.