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Page:Verhaeren - Les Forces tumultueuses, 1902.djvu/107

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Routes de fer vers l’horizon :
Blocs de cendres, talus de schistes,
Où sur les bords un agneau triste
Broute les poils d’un vieux gazon ;
Départs brusques vers les banlieues,
Rails qui sonnent, signaux qui bougent,
Et tout à coup le passage des yeux
Crus et sanglants d’un convoi rouge ;
Appels stridents, ouragans noirs,
Pays de brasiers roux et d’usines tragiques,
Où sanglotent, quand vient le soir,
Toutes les voix du vent
Frappant, d’un contenu gémissement,
Les fils à l’infini des crins télégraphiques,
C’est parmi vous
Qui entourez, de vos remous,
Les villes