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Races d’Europe et des soudaines Amériques,
— Ma race ! — Oh que vos pas sont beaux
Quand ils portent sur les sommets lyriques
Toujours plus haut
Les feux maintenus clairs des antiques flambeaux !

Le monde entier est ce jardin des Hespérides
Où vous cueillez, parmi des arbres tors,
Avec des bras fougueux, avec des mains torrides,
La force et le savoir, la volonté et l’or.

S’ils furent lourds vos coups dans les luttes fatales
Du moins votre œuvre immortelle et mentale
Recouvre, avec ses ailes de clarté,
L’œuvre basse de cruauté.

Vos noms ? Qu’importent ceux dont l’histoire vous nomme ;
Vous vous reconnaissez toutes, au même sceau
Empreint sur vos berceaux,
D’où se lèvent les plus purs des hommes.

Avec des regards nets, puissants et ingénus,
Vous explorez la terre entière :