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Page:Verhaeren - Les Forces tumultueuses, 1902.djvu/159

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Communiquent, minute par minute,
Ce vol sonore et trépidant à mon esprit.
Il le remplit d’angoisse et le charme d’ivresse
Étrange et d’ample et furieuse volupté,
Lui suggérant, dans les routes de la vitesse,
Un sillage nouveau vers la vieille beauté.

Ô les rythmes fougueux de la nature entière
Et les sentir et les darder à travers soi !
Vivre les mouvements répandus dans les bois,
Le sol, les vents, la mer et les tonnerres ;
Vouloir qu’en son cerveau tressaille l’univers ;
Et pour en condenser les frissons clairs
En ardentes images,
Aimer, aimer surtout la foudre et les éclairs
Dont les dévorateurs de l’espace et de l’air
Incendient leur passage !