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Page:Verhaeren - Les Forces tumultueuses, 1902.djvu/73

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Brillent dans le tumulte en or de ses cheveux,
Pour se sentir mieux à l’aise dans la victoire,
Elle a brûlé l’un de ses seins
Et la voici surgir de l’horizon lointain,
En conquête, vers la gloire.

Or, près de l’antre où s’assombrit la blanche
Et haute et flamboyante arrogance des branches,
Les poings meurtris au flanc des rochers roux,
Le cœur vaincu et les yeux las et le courroux
Des liens serrant son col, ses seins et son front sombre,
L’humanité sanglante et tragique l’attend.

L’antre est profond, mais s’éclaire pourtant
Du vieux dragon couché, comme un éclair, dans l’ombre.

Et la guerrière se souvient
Du reptile qu’il faut tuer sans cesse
Et qui renaît et qui revient
Et dont les têtes d’or et les gueules redressent,
Comme une vigne en sang, la floraison
Violente de leurs poisons.