Page:Verhaeren - Les Forces tumultueuses, 1902.djvu/93

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Qu’ils soient sacrés par les foules, ces hommes
Qui scrutèrent les faits pour en tirer les lois,
Qui soumirent le monde à la mesure, et, comme
Un roc hérissé d’or, ont renversé l’effroi.

Jadis, c’était la mort, son culte et son délire
Qui s’emparaient de l’homme et l’entouraient de nuit
Pour lui masquer la vie et maintenir l’empire
Debout du dogme et du péché ; mais aujourd’hui

Le mystère géant n’est plus même funèbre,
Ombre après ombre, il disparaît dans les clartés
Si bien qu’on songe au jour où toutes les ténèbres
Choiront, mortes, sous les pieds clairs des vérités.