Page:Verhaeren - Les Heures claires, 1896.djvu/22

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Comme aux âges naïfs, je t’ai donné mon cœur,

Ainsi qu’une ample fleur
Qui s’ouvre, au clair de la rosée ;
Entre ses plis frêles, ma bouche s’est posée.

La fleur, je la cueillis au pré des fleurs en flamme ;
Ne lui dis rien : car la parole entre nous deux
Serait banale, et tous les mots sont hasardeux.

C’est à travers les yeux que l’âme écoute une âme.