Page:Verhaeren - Les Heures claires, 1896.djvu/63

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Et, nous aimant ainsi,
Nos cœurs s’en sont allés, tels des apôtres,
Vers les doux cœurs timides et transis
Des autres :
Ils les ont conviés, par la pensée,
À se sentir aux nôtres fiancés,
À proclamer l’amour avec des ardeurs franches,
Comme un peuple de fleurs aime la même branche
Qui le suspend et le baigne dans le soleil ;
Et notre âme, comme agrandie, en cet éveil,
S’est mise à célébrer tout ce qui aime,
Magnifiant l’amour pour l’amour même,
Et à chérir, divinement, d’un désir fou,

Le monde entier qui se résume en nous.