Page:Verhaeren - Les Heures du soir, 1922.djvu/111

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

XXII


C’était en juin, dans le jardin,

C’était notre heure et notre jour ;
Et nos yeux regardaient, avec un tel amour,
Les choses,
Qu’il nous semblait que doucement s’ouvraient
Et nous voyaient et nous aimaient
Les roses.

Le ciel était plus pur qu’il ne le fut jamais :
Les insectes et les oiseaux
Volaient dans l’or et dans la joie
D’un air frêle comme la soie ;
Et nos baisers étaient si beaux
Qu’ils exaltaient et la lumière et les oiseaux.