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VII


Le soir tombe, la lune est d’or.

Avant la fin de la journée
Va-t’en gaîment jusqu’au jardin
Cueillir avec tes douces mains
Les quelques fleurs qui n’y sont point encor
Tristement, vers la terre, inclinées.

Que leur feuillage soit déjà blême, qu’importe
Je les admire et tu les aimes,
Et leurs corolles sont quand même
Belles, sur les tiges qui les portent.

Et tu t’en es allée au loin parmi les buis
Au long d’un chemin monotone