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VIII


Lorsque ta main confie, un soir des mois torpides,
Au cellier odorant les fruits de ton verger,
Il me semble te voir avec calme ranger
Nos anciens souvenirs parfumés et sapides.

Et le goût m’en revient tel qu’il passa jadis
Dans l’or et le soleil et le vent — sur mes lèvres ;
Et je revis alors mille instants abolis
Et leur joie et leur rire et leurs cris et leurs fièvres.