Page:Verhaeren - Les Heures du soir, 1922.djvu/51

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

XXIII


Vivons, dans notre amour et notre ardeur,

Vivons si hardiment nos plus belles pensées
Qu’elles s’entrelacent harmonisées
À l’extase suprême et l’entière ferveur.

Parce qu’en nos âmes pareilles,
Quelque chose de plus sacré que nous
Et de plus pur, et de plus grand s’éveille,
Joignons les mains pour l’adorer à travers nous.

Il n’importe que nous n’ayons que cris ou larmes
Pour humblement le définir
Et que si rare et si puissant en soit le charme,
Qu’à le goûter nos cœurs soient près de défaillir.