Page:Verhaeren - Les Heures du soir, 1922.djvu/92

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C’est la bonne heure, où la lampe s’allume,

Où les aveux
De s’être aimés le jour durant,
Du fond du cœur profond, mais transparent,
S’exhument.

Et l’on se dit les simples choses :
Le fruit qu’on a cueilli dans le jardin ;
La fleur qui s’est ouverte,
D’entre les mousses vertes ;
Et la pensée éclose, en des émois soudains,
Au souvenir d’un mot de tendresse fanée
Surpris au fond d’un vieux tiroir,
Sur un billet de l’autre année.