Page:Verhaeren - Les Plaines, 1911.djvu/107

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Ses sabots noirs cassent les pierres
Et les cailloux des chemins clairs ;
On voit luire les quatre fers
De son galop dans la lumière.

Son corps torride de soleil
Tangue et tangue parmi la masse
Des avoines et des méteils ;
Son souffle ardent brûle l’espace.

Les cavales le voient venir
À travers champs, taillis, venelles,
Et l’écoutent de loin hennir,
Crier et haleter vers elles.

Le rut en feu court sur leur peau,
Leur cou se tend le long des haies ;
Tandis que lui, le corps en plaies,
Franchit fossés, barrière, enclos,