Page:Verhaeren - Les Plaines, 1911.djvu/115

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Ils sont à bout de tant marcher ;
Ils radotent, sourient et pleurent,
Puis se taisent, écoutant l’heure
Casser le temps, à leur clocher.

Les aïeules se sont assises
Sur les roses d’un coussinet ;
Les deux brides de leur bonnet
Tombent d’aplomb sur leurs mains grises.

Les veilleuses du souvenir
Brûlent au fond de leurs mémoires ;
Leur menton mâche des histoires
Longues à ne jamais finir.

La plus jeune passe à la ronde
Quelques lambeaux d’un almanach ;
Entre deux prises de tabac,
On discute la fin du monde.