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Page:Verhaeren - Les Plaines, 1911.djvu/157

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Et qui grommelle,
Puis, tout à coup, s’enfuit, là-bas,
Dans un ballottement pesant et las
De ses mamelles.

Un midi lourd pèse sur l’or
Des jus, des bouses et des pailles ;
Toutes les pourritures d’automne travaillent
Silencieusement à la tranquille mort.
Les porcs vaguent bouffis, mais aucun ne regarde
Vers le bouquet de feux et de flammes hagardes
Qui les embrasera quand il faudra mourir ;
Ils absorbent, dans le présent, tout l’avenir,
Et leurs deux yeux malins, brillants et minuscules,
Ne se fixent vers le lointain, qu’au crépuscule,
Quand de petits nuages roux, tels des gorets,
Courent sous un ciel bleu vers les pourpres forêts.

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