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L’Heure triste


Partout, de loin en loin, de proche en proche,
Et pour les morts et les saints,
Et pour les hiers et les demains,
Partout sonnent, sur les chemins,
Et dans l’écho ricochent,
Les cloches.

L’heure est triste : les champs, les champs s’en vont mourir.
Brumes, recouvrez-les de vos étoupes lourdes ;
Cloches, endormez-les de vos grandes voix sourdes,
Dans le silence entier de l’an qui va finir.