Page:Verhaeren - Les Plaines, 1911.djvu/62

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Les fleurs bonnes, les eaux profondes
Et les mousses d’argent et d’or,
Brins, flots et pétales tremblent d’accord,
Sous les baisers luisants du vent qui glisse.
Le sol est franc, le ciel est lisse.
Les moucherons
Dans les taillis, autour des troncs,
Tourbillonnent en légères nuées
Pour secouer, de leurs ailes fines, l’hiver.
Tous les fossés sont déjà verts
Et s’estompent, le soir, de mobiles buées.
Les chemins clairs, aux carrefours bénis,
Font le tour de la Flandre
Avant de s’en aller, de méandre en méandre,
Vers l’infini.
Et les moulins, avec leur face en croix,
Et les maisons, avec les yeux de leurs fenêtres,
Ici, partout, ailleurs, regardent apparaître
La vie ample et tranquille en qui les gens ont foi.

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