Page:Verhaeren - Les Rythmes souverains, 1910.djvu/108

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Lorsque les trains sonnants ébranlent vos tombeaux !
Vous étiez mêmes gens habitant un village,
Vous ne connaissiez rien que vos mêmes usages,
Et voici que le monde entier roule sur vous
Ses tumultes et ses remous
Et que les rails qui vous frôlent de leurs éclairs
Jettent vers les cités l’innombrable univers.

Elles sont là qui attendent au bord des mers,
Avec leurs gestes droits de signaux et de phares,
Avec leurs yeux en feu sous les voûtes des gares,
Avec les mailles de leurs bruits
Se resserrant le jour, se desserrant la nuit,
Avec leur hâte et leur ruée
Vers les conquêtes graduées.

Voici les docks et les hâvres, et les chantiers
Pleins de marteaux, et de compas, et de charpagnes,
Où les câbles des treuils et les bras des leviers
Font mouvoir lentement des morceaux de montagne ;