Page:Verhaeren - Les Villes à pignons, 1910.djvu/103

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Et tous, ils fumeraient ainsi,
Inépuisablement, tout un après-midi,
N’était que les novices
Ne se doutent bientôt, à maints indices,
Que leur effort touche à sa fin,
Et que le feu, entre leurs mains,
S’éteint.

Mais eux, les vieux, restent fermes. En vain
Les petites volutes
Tracent peut-être, avec leurs fins réseaux,
Le nom du vainqueur de la lutte,
Près du plafond, là-haut ;
Ils s’entêtent à n’avoir d’yeux
Minutieux
Que pour leur pipe, où luit et bouge
Le seul point rouge,
Dont leur pensée ait le souci.
Ils le tiennent à leur merci,
Ils le couvent à l’étouffée,
Laissant de moins en moins les subtiles bouffées
Passer entre leurs lèvres minces
Comme des pinces.