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Page:Verhaeren - Les Villes à pignons, 1910.djvu/40

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Vous maintenez debout vos escaliers austères,
Et vos lambris de chêne et d’or,
Et dès leur seuil, vos corridors
Intimident par leur silence autoritaire.

L’appétit rouge et sain à vos tables reluit,
Les flammes de vos foyers brillent
Le soir pour les larges familles,
Et l’on fait souche, abondamment, en vos grands lits.

Que change votre esprit, sans que change votre âme,
Et l’on peut croire encor en vous,
Quand flamberont les brasiers roux
Où chaque ardeur humaine aura brandi sa flamme.

Mais que dorment toujours, en leurs coffres, vos ors,
Sans que la vie ou que la fièvre
Ne les réchauffe de ses lèvres,
Vos ors mêmes, un jour, seront pareils aux morts.