Page:Verhaeren - Les Villes à pignons, 1910.djvu/54

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


L’exploit du haut sonneur met fin
À cette fête énorme et rouge de la faim.
Minuit résonne à coups d’airain dans l’ombre ;
Seul, le ferblantier, vidant un dernier broc,
De tous les brocs vidés augmente encor le nombre ;
Chacun s’en va, ayant bu fort, ayant bu trop.
Sixtus, veilleur de nuit, aux carrefours écoute
De grands pas inégaux heurter, au loin, les routes ;
Tandis qu’au bout de ton bâton,
Sous l’enseigne des « Cent Frelons »,
Tu ballottes, comme affolée,
Pauvre vessie étrange et dégonflée.