Page:Verhaeren - Les Villes tentaculaires, 1920.djvu/190

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De volonté debout sur un piédestal d’or.

On inscrivit sur le granit de gloire,
L’exil subi, la faim, l’affre et la prison,
Et l’on tressa, comme une floraison,
Son crime ancien, autour de sa mémoire.

On lui prit sa pensée et l’on en fit des lois ;
On lui prit sa folie et l’on en fit de l’ordre :
Et ses railleurs d’antan ne savaient plus où mordre
Le battant de tocsin qui sautait dans sa voix.

Son image d’airain sacra le carrefour,
D’où l’on voyait briller, agrandi de mystère,
Son front suprême et clair et large et comme austère
Dans le tumulte et la rage des jours.