Page:Verhaeren - Les Villes tentaculaires, 1920.djvu/192

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Pareils aux nocturnes trésors,
Les gros cercueils écussonnés
— Larmes d’argent et blasons d’or —
Écoutent l’heure éclatante des glas
Que les cloches cassent, là-bas ;
L’heure qui tombe, avec des bonds
Et des sanglots, sur les maisons,
L’heure qui meurt sur les demeures,
Avec des bonds et des sanglots de plomb.

Parée et noire et opulente,
Au cri des orgues violentes
Qui la célèbrent,
La mort toute en ténèbres
Règne, comme une idole assise,
Sous la coupole des églises.

Des feux tordus comme des hydres,
Buissonnent clairs, autour du catafalque immense,
Où des anges, tenant des faulx et des clepsydres,
Dressent leur véhémence,
Clairons dardés, vers le néant.