Page:Verhaeren - Les Villes tentaculaires, 1920.djvu/200

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Cônes, segments, angles, carrés, compas,
Sont là, vivant et respirant dans l’atmosphère
De lutte et de conquête autour de la matière.

C’est la maison de la science au loin dardée,
Obstinément par à travers les faits jusqu’aux idées.

Dites ! quels temps versés au gouffre des années,
Et quelle angoisse ou quel espoir des destinées,
Et quels cerveaux chargés de noble lassitude
A-t-il fallu pour faire un peu de certitude ?

Dites ! l’erreur plombant les fronts ; les bagnes
De la croyance où le savoir marchait au pas ;
Dites ! les premiers cris, là-haut, sur la montagne,
Tués par les bruits sourds de la foule d’en bas.

Dites ! les feux et les bûchers ; dites ! les claies ;
Les regards fous, en des visages d’effroi blanc ;
Dites ! les corps martyrisés, dites ! les plaies
Criant la vérité, avec leur bouche en sang.