Page:Verhaeren - Les Villes tentaculaires, 1920.djvu/40

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Le semeur d’or du mauvais blé
Entend venir ce défilé
D’hommes qui se taisent et marchent.

Il sait que seuls ils ont encore,
Au fond du cœur, qu’elle dévore,
Toute la peur de l’inconnu.

Qu’obstinément ils dérobent en eux
Son culte, sombre et lumineux,
Comme un minuit blanc de mercure,
 
Et qu’ils redoutent ses révoltes,
Et qu’ils supplient pour leurs récoltes
Plus devant lui que devant Dieu.

Par la campagne en grand deuil d’or,
Où vont les vieux porter leur vœu ?

Le Satan d’or des champs brûlés
Et des fermiers ensorcelés