Page:Verhaeren - Les Villes tentaculaires, 1920.djvu/48

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Parfois, comme un hoquet,
Un flot pâteux mine la rive
Et la glaise, comme un paquet,
Tombe dans l’eau de bile et de salive.

L’étang s’apaise, qui remuait ses rides,
Les crapauds noirs, à fleur de boue,
Gonflent leur peau et leur gadoue.
Et la lune monstrueuse préside :
Telle l’hostie
De l’inertie.

De la vase profonde et jaune
D’où s’érigent, longues d’une aune,
Les herbes d’eaux et les roseaux,
Des brouillards lents comme des traînes,
Déplient leur flottement, parmi les draines ;
On les peut suivre, à travers champs,
Vers les chaumes et les murs blancs ;
Leurs fils subtils de pestilence
Tissent la robe de silence,
Gaze verte, tuile blême,