Page:Verhaeren - Les Villes tentaculaires, 1920.djvu/52

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On les isole et les bêtes les flairent
Et les jurons et les colères
Volent autour de leur tourment.

Aussi, lorsque la nuit, ne dormant pas,
Ils s’agitent entre leurs draps,
Songeant qu’aux alentours, de village en village,
Les brouillards blancs sont en voyage,
Voudraient-ils ouvrir la porte
Pour que d’un coup la fièvre les emporte,
Vers les étangs en plates-bandes
Où les plantes comme des glandes
Et les mousses comme des viandes
S’étendent,
Où s’écoute, comme un hoquet,
Un flot pâteux minant la rive
Où leur corps mort, comme un paquet,
Choirait dans l’eau de bile et de salive.

Mais la lune, là-bas, préside,
Telle l’hostie
De l’inertie.