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Page:Verhaeren - Les Visages de la vie, 1899.djvu/30

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Infiniment, sont traversées,
Le sang même de tes pensées ;
Multiplie et livre toi ; défais
Ton être en des milliers d’êtres
Et sens l’immensité filtrer et transparaître,
Avec son calme ou son effroi,
Si fortement et si profondément en toi,
Que t’absorbent les vents et les orages
Et les beaux soirs dont les gloires voyagent
Et s’accrochent, à la cime des bois,
Pour les nimber encor, comme autrefois,
De tout ce que le ciel mit d’or et de miracle
En eux, comme en d’immenses tabernacles.