Page:Verhaeren - Parmi les cendres.djvu/56

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

féroce et sadique et sa joie s’est élevée à mesure que tombaient les voûtes et les murs de ta cathédrale et que se rabattait vers le sol, le vol rouge de tes livres dispersés dans les flammes et dans le vent. Tu as été la martyre choisie par la culture teutonne pour prouver au monde qu’elle était l’ennemie implacable de toute civilisation haute ; qu’elle ne concevait ni le bien ni le mal comme nous le concevons et qu’elle veut avec l’horreur et la barbarie remplacer la justice.

Il n’est pas de violence qu’on n’ait exercée contre toi. Le 25 août 1915, vers le soir, sans que rien pût justifier ou même pallier un tel crime, tu fus assaillie, toi qui avais déposé toutes tes armes, par les balles myriadaires d’une armée ivre et féroce. Les gre-