Page:Verhaeren - Parmi les cendres.djvu/80

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atmosphère studieuse, grâce à ses chefs-d’œuvre visités et aimés, grâce à l’ombre de ses grands morts, comme armés pour l’existence d’art dont ils rêvaient. Louvain n’a pu faire qu’ils fussent soit des génies, soit des talents, mais elle a aidé à l’éclosion de leurs cerveaux prédestinés. Elle leur a parlé dans ses rues, ses carrefours, ses parcs, ses boulevards, sa banlieue. Elle leur a indiqué le banc sous les ombrages où il faisait bon lire les poètes et méditer les prosateurs. Elle leur a soufflé un peu de son âme idéaliste et profonde et leur a montré les chemins écartés et glorieux où s’engagent ceux qui laissent la trace de leurs pas dans l’histoire de leur siècle.

Cette ville de Louvain pleine de calme, de bienveillance et de sagesse