Page:Verhaeren - Petites Légendes, 1900.djvu/31

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— Branches tortes, branches mortes —

Les pauvres vieux l’ont-ils sentie

Tomber sur eux, sournoise et alentie ?


Les pauvres vieux sont las et se sont tus,

Les pauvres vieux demeurent sans haleine,
Les pauvres vieux sont morts et devenus
— Branches tortes, branches mortes —
Ces deux noueux morceaux de bois

Qu’on voit, là-bas, au fond des plaines.


L’hiver est un grand bloc de froid,

Où sont sculptés clos et villages,
Avec leurs chemins creux et leurs sillages,

Avec des troncs taillés comme des corps, là-bas.