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Poison et miel, blessure et baume, alcool et vin ;
Mordre sa proie et ne l’abandonner enfin
Tous deux, à l’heure où l’aube plombe
Les champs flamands de ses brouillards,
Les doigts crispés en des gestes hagards,
Le corps pillé, l’œil sans lumière,
Furent trouvés nus et défunts, dans la chaumière.
Les chats, les chiens, les rats s’étaient enfuis,
À bons velus, parmi la nuit,
Et doucement se lamentaient au bord du fleuve ;
Les tours et leurs bourdons pleuraient comme des veuves,
De loin en loin, et sur le seuil d’Armenz le fol,
Dans un coin morne et condamné,
On enterra, côte à côte, les morts damnés.
On enterra, côte à côte, les morts damnés.
Les fils d’Armenz seuls y prièrent.
Et le printemps venu, ils y plantèrent
Mais la moindre s’étiola,
Tellement les deux morts qui dormaient là,
Brûlaient encore, du fond de leur misère,